Pour loger les ouvriers, plusieurs cités ouvrières sont construites.
Celle des Raverottes est édifiée vers 1860 au lieu-dit Les Lesses. Elle comprenait à l'origine onze maisons individuelles "à simple rez-de-chaussée, avec cave et buanderie au sous-sol, mansarde au grenier, selon l'importance du ménage, et jardin". La location de ces maisons était assortie d'une option d'achat (accession à la propriété) moyennant un loyer majoré de 4% sur 20 ans. Cette cité est agrandie vers 1870 par l'adjonction de quatre "casernes" dites des Raverottes. Il s'agit de longues habitations abritant chacune de six à douze logements. En 1900, le loyer varie de 10 à 17 francs selon la taille du logement. Toutes ces habitations ont été cédées à des particuliers à partir des années 1970. Quoiqu’aujourd'hui très modifiées par des adjonctions postérieures, les maisons de la rue des Lesses étaient construites en moellon de calcaire enduit, tout comme les casernes des Raverottes. Ces casernes sont pourvues d'un sous-sol semi-enterré et d'un rez-de-chaussée, avec un étage en surcroît pour deux d'entre elles et un étage carré pour les deux autres. Chaque perron, situé sur les façades nord, donne accès par un escalier droit à deux logements traversants. Certains d'entre eux, destinés aux familles nombreuses, se composaient de quatre pièces de 12 m² : deux au rez-de-chaussée et deux à l'étage. D'autres appartements plus petits comprenaient une cuisine, une chambre et deux pièces mansardées. Alignés de l'autre côté de la rue, les bûchers - aujourd'hui parfois convertis en garage - étaient constitués d'une ossature en bois et d'un essentage de planches. Des commodités communes (buanderie, lavoir et four à pain) étaient disposées dans le prolongement de ces bûchers.
La cité-jardin des Longines est édifiée entre la ville et le quartier de Beaulieu, toujours pour le compte de l’usine Peugeot Frères et Cie, entre 1907 et 1909, d'après un projet de l'architecte montbéliardais Jean Walter (1823-1957). Le programme prévoyait en 1907 la construction de 200 logements, mais il fut interrompu suite aux inondations de 1910. Seule une quarantaine de maisons furent édifiées. Ce nouveau quartier s'organise autour d'un axe de symétrie (l'avenue Frédéric Bataille), terminé à l'ouest par une place elliptique et à l'est par une place circulaire, autour desquels sont disposées les habitations individuelles et mitoyennes. Quinze maisons individuelles de cadres alternent avec quatorze habitations abritant 2 ou 3 logements. Une douzaine de maisons ont été bâties à l'ouest rues des Lilas, des Chardonnerets et des Sablières. Deux habitations de 6 appartements chacune sont situées au nord, rue de la Fourche. La cité ouvrière des Longines a fait l'objet d'un véritable projet urbain, prenant en compte l'habitat, les jardins privatifs, des espaces collectifs et des équipements (école, stade, non réalisés). L'architecte a adopté une dizaine de plans-types, réorganisés à volonté selon le nombre d'appartements (de un à trois). Le jeu des détails architecturaux (toitures, ouvertures, chaînes d'angle, etc.) rompt l'effet de monotonie et donne la sensation d'autant de modèles uniques. Toutes les maisons sont construites en moellon de calcaire enduit et possèdent deux niveaux (étage carré et/ou étage en surcroît et/ou étage de comble).
La cité de la rue des Jardins date quant à elle de 1883. Les maisons ont été vendues à des particuliers. Construite en moellon de calcaire enduit, cette habitation collective abrite dix logements, répartis sur un sous-sol semi-enterré, un rez-de-chaussée surélevé et un étage de comble. Chaque logement comprend une cave, une cuisine et une chambre au rez-de-chaussée, et deux pièces mansardées à l'étage. Chacun des cinq escaliers en maçonnerie abrite deux portes d'entrée des caves et donne accès aux portes d'entrée de deux logements. Ce type de "caserne" est très proche de celui construit dans la cité de Raverottes.
Document PMA